Christophe BLAIN
Illustrateur
Christophe Blain est dessinateur et scénariste de bandes dessinées. Il a à son actif de nombreuses séries, telles que Gus, Socrate le demi-chien ou le célèbre Quai d’Orsay. Il a également reçu de nombreux prix : celui du meilleur album du festival d’Angoulême pour le premier tome d’Isaac le pirate (en 2002) et le même prix pour le tome 2 de Quai d’Orsay (en 2013), ce qui fait de lui l’un des rares auteurs à avoir obtenu deux fois cette distinction.
Christophe Blain naît en 1970 et se met à dessiner très vite. Mais pas de BD : pour les cases et les bulles, il a la flemme. Et il ne compte pas en faire un métier : « J’ai toujours dessiné, mais ça me semblait inaccessible. Les choses que j’aimais, j’imaginais à peine qu’elles étaient faites par des êtres humains. » Donc, il essaie d’autres voies. Par exemple, trois semaines en fac de droit. Ça lui apprend au moins une chose : c’est « trop chiant », et le dessin est décidément la belle solution. Mais toujours pas la BD.
À 17 ans, après avoir passé son enfance à potasser Lucky Luke et Tintin, il se détourne de la BD pour s’intéresser à la peinture. En 1989, il entre dans une école genre « arts appliqués ». À l’époque, c’est très chic d’être directeur artistique dans la pub. Lui, il veut être dessinateur dans la presse et l’édition. Son prof lui demande : « Et tu veux faire barman le jour ou la nuit ? » Bref, il se fait virer. Puis, il passe un an aux Beaux-Arts de Cherbourg, immergé dans l’art contemporain « méchant », les sculptures conceptuelles et les mémoires sur Andy Warhol ou Christian Boltanski. Lui, ceux qu’il aime, c’est Pablo Picasso, Henri de Toulouse-Lautrec, Pierre Bonnard, Valentin Serov, Ilya Repine, Gustave Doré et Honoré Daumier.
En 1991, il part à l’armée avec l’idée d’en tirer un carnet de voyage sur la vie des troufions. Il se retrouve matelot et en fera Le Réducteur de vitesse (Dupuis, 1999). Il est tout le temps malade et, comme Isaac sur son bateau pirate, il dessine tout ce qu’il voit. Il en ressort avec Carnet d’un matelot (Albin Michel, 1994). (Le musée de la Marine est son musée préféré).
En 1997, il part sur une base scientifique au pôle Sud, en terre Adélie. Il y vit un rêve de gosse : des camions, un hélicoptère et des manchots partout, comme des poules dans une basse-cour. Il en revient avec Carnet polaire (Casterman, 2005).
Entre-temps, sa rencontre avec Joann Sfar, Lewis Trondheim, David B. et Émile Bravo à l’atelier des Vosges, lui a (enfin) donné envie de faire de la BD. Ils ont la même manière d’envisager le récit : l’intimisme et les complexités humaines glissés dans un cadre épique – ça devient presque une école. En 1999, après avoir dessiné sur les scénarios des mêmes David B., Sfar et Trondheim, il se met à écrire des histoires — l’une de ses préoccupations majeures étant : « Qu’est-ce que c’est, un mec bien ? » Et il a le sens de l’émotion : à la fin du tome 2 d’Isaac le pirate, il tue Henri, son personnage préféré. « Il le fallait parce que si on tue quelqu’un dont on se fout, tout le monde s’en fout. » Pour la suite de l’histoire, il hésite. « Quand j’ai commencé, je savais qu’Isaac allait revenir. Maintenant, je ne sais plus. Je veux qu’il continue le voyage, c’est tout. »
Et tout ça lui réussit : il récolte le prix du meilleur album d’Angoulême en 2002, pour le premier tome d’Isaac le pirate, justement. Ainsi, Blain continue de voyager pour recevoir les nombreux prix qu’on lui décerne partout dans le monde, à Montreuil, à Brive, à Genève, à Angoulême, à Saint-Étienne, à Vincennes, etc. Il poursuit Isaac le pirate, cinq tomes à ce jour et envisage d’autres carnets de voyage. Dans la collection « Poisson Pilote » paraissent également les trois premiers tomes de la série Socrate le demi-chien et de Gus, son autre série. Un quatrième tome sortira en 2015.
En 2008, Blain s’essaie à la réalisation avec le clip vidéo du single « Comme un Manouche sans guitare », de l’album éponyme de Thomas Dutronc (Mercury Records). Il est également l’auteur de nombreuses affiches de films dont Tournée, de Mathieu Amalric (2010).
En 2010, il crée l’émoi dans toute la France avec son album Quai d’Orsay (Dargaud). Abel Lanzac alias Antonin Baudry, avec lequel il cosigne le scénario, lui confie ses expériences au ministère français des Affaires étrangères lors de l’ère Villepin ; il les retranscrit avec humour dans cette œuvre originale.
En 2011, il réalise les illustrations de l’album « Je suis au paradis » (Tôt ou tard), de Thomas Fersen, et nous offre la suite de Quai d’Orsay (Dargaud). En 2011, il sort chez Gallimard En cuisine avec Alain Passard.
En 2013, Quai d’Orsay reçoit le prix du meilleur album lors du festival d’Angoulême, et un film adapté de la bande dessinée sort la même année (réalisation Bertrand Tavernier) dont il cosigne le scénario. Toujours en 2013 il sort chez Gallimard le livre CD La Fille avec Barbara Carlotti dont il fera un spectacle. Christophe travaille actuellement sur la suite de Gus et d’Isaac le pirate.
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